Congé donné par un locataire : tout savoir pour quitter un bail commercial sans faute
Le congé donné par le locataire d’un bail commercial est un droit encadré mais exigeant.
Une erreur de date, de forme ou de délai peut bloquer un départ pourtant légitime et coûter cher en loyers supplémentaires ou en litiges.
📩 Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour donner congé dans les règles, comprendre vos droits, vos délais, et surtout éviter les pièges fréquents qui prolongent involontairement votre engagement.
Dans cet article …
Le droit du locataire de donner congé : ce que dit la loi
Le locataire d’un bail commercial bénéficie d’un droit de résiliation clairement défini par le Code de commerce, mais encore faut-il le comprendre et l’appliquer correctement.
Donner congé ne se fait ni à la légère, ni à n’importe quel moment.
Ce droit s’inscrit dans un cadre plus large de la résiliation du bail commercial, qui régit les modalités de fin de contrat entre les parties.
Le cadre du bail 3-6-9 : résiliation triennale à chaque période triennale
La majorité des baux commerciaux sont conclus pour une durée de 9 ans, avec la possibilité pour le locataire de donner congé tous les 3 ans, sans justification particulière.
C’est ce qu’on appelle la résiliation d’un bail commercial par le locataire, prévue par l’article L145-4 du Code de commerce.
👉 Concrètement : vous pouvez quitter votre local au bout de 3, 6 ou 9 ans, en respectant un préavis de 6 mois et la forme légale de la notification.

Cas particuliers : retraite, invalidité, liquidation judiciaire
Certaines situations permettent au locataire de donner congé en dehors de ces périodes :
Départ à la retraite ou invalidité reconnue
Procédures collectives (liquidation, redressement judiciaire)
Force majeure ou impossibilité d’exploiter le local
Ces congés exceptionnels sont soumis à conditions strictes et exigent souvent des justificatifs officiels.
Dans le cas d’une impossibilité d’exploiter le local, une résiliation d’un bail commercial pour cessation d’activité peut également être envisagée.
Exemple : Sophie quitte sa boutique après 6 ans d’exploitation
Sophie, gérante d’un salon de thé à Bordeaux, décide de fermer après six années d’activité. Grâce à la clause triennale, elle envoie son congé 6 mois avant la fin de la 2ᵉ période, et quitte les lieux sans pénalité. Un départ anticipé mais conforme aux règles.
Ce type de départ peut aussi s’apparenter à une résiliation anticipée d’un bail commercial par le locataire, selon les conditions négociées.
Préavis et modalités de notification : les règles strictes à respecter
Donner congé dans un bail commercial ne se résume pas à envoyer une lettre. Il existe un formalisme légal impératif à respecter pour que le congé soit valide.
Un oubli, un retard ou une mauvaise méthode peuvent prolonger le bail malgré vous.
Délai de préavis : 6 mois incompressibles
La règle est claire : le locataire doit respecter un préavis d’un bail commercial de 6 mois avant l’échéance triennale à laquelle il souhaite mettre fin au contrat.
Ce délai est incompressible et décompte à partir de la réception effective du congé par le bailleur.
👉 Exemple : pour un départ prévu le 30 septembre, le congé doit impérativement être notifié avant le 31 mars, et réceptionné dans ce délai.
Notification : lettre recommandée ou acte d’huissier ?
Deux formes sont acceptées :
Lettre recommandée avec accusé de réception
Acte d’huissier (commissaire de justice)
💡 Astuce Bailcom : en cas de relation tendue avec le bailleur, privilégiez l’acte d’huissier, plus coûteux mais incontestable juridiquement.
Erreurs fréquentes à éviter : mauvais timing, mauvaise adresse, oubli de preuve
Parmi les erreurs les plus courantes :
Envoi trop tardif ou à une mauvaise adresse
Absence de preuve de réception par le bailleur
Mention d’une date de départ erronée
Lettre non signée, ou sans mention claire de la volonté de résilier
👉 Conseil pratique : faites relire votre lettre par un avocat, et archivez toutes les preuves (AR, accusé de réception, rapport de signification).

Quand peut-on donner congé en dehors des triennales ?
Bien que la résiliation triennale soit la voie classique, il est parfois possible de donner congé en dehors de ces échéances.
Ces cas sont limités, mais peuvent offrir une issue plus souple au locataire, à condition de respecter des critères précis.
Résiliation amiable : négocier une sortie avant terme
Le locataire et le bailleur peuvent toujours se mettre d’accord pour mettre fin au bail à tout moment. Cette résiliation amiable doit :
Être formalisée par écrit
Reprendre les conditions de départ (date, indemnité éventuelle, état des lieux)
Être clairement acceptée par les deux parties
👉 Exemple : un commerçant a négocié une sortie sans frais avec son bailleur en lui proposant un nouveau locataire sérieux. Un gain de temps pour les deux parties.
Selon les cas, une indemnité lors de la résiliation d’un bail commercial par le locataire peut être prévue dans la négociation.
Résiliation judiciaire pour faute du bailleur
En cas de manquement grave du bailleur (insalubrité, privation d’accès, défaut d’entretien...), le locataire peut demander en justice la résiliation anticipée du bail.
Ce recours est encadré par l’article L145-41 du Code de commerce.
⚠️ Il faut alors :
Apporter la preuve du manquement
Entamer une procédure judiciaire avec un avocat
Prouver que la faute rend impossible l’exploitation normale du local
Sortie lors d’une reconduction tacite : comment ça marche ?
Si le bail n’est pas résilié à l’issue des 9 ans, il est reconduit tacitement pour une durée indéterminée.
Le locataire peut alors donner congé à tout moment, avec un préavis de 6 mois, par lettre recommandée ou acte d’huissier.
💡 Bon à savoir : cette flexibilité est utile aux locataires souhaitant garder une marge de manœuvre après la période initiale du bail.
Ce droit s’applique aussi à la résiliation d’un bail commercial par le preneur.
Risques en cas de congé mal formulé
Donner congé dans un bail commercial est un acte juridique à fort impact. Une formulation imprécise, une erreur de date ou une procédure non respectée peuvent entraîner des conséquences financières lourdes pour le locataire.
Loyer dû malgré la cessation d’activité
Si le congé est déclaré non valide, le bail reste actif. Le locataire continue d’être tenu au paiement des loyers et des charges, même s’il n’exploite plus le local.
👉 Exemple : un restaurateur qui cesse son activité mais oublie d’envoyer son congé dans les délais peut se voir réclamer 12 mois de loyers restants.
Nullité du congé : bail prolongé contre votre gré
Un congé mal formulé peut être jugé nul par le bailleur ou par le juge. Conséquence :
Le bail est automatiquement prolongé
Vous perdez la possibilité de quitter les lieux
Vous vous exposez à des pénalités contractuelles, notamment si une clause d’engagement ferme figure dans le bail
Illustration : un locataire obligé de rester 3 ans de plus pour avoir agi trop tard
À Paris, un commerçant donne son congé 4 mois avant l’échéance au lieu de 6. Le bailleur refuse le départ. Le tribunal confirme l’irrégularité du congé.
Résultat : le locataire est obligé de rester jusqu’à la prochaine échéance triennale, soit 3 ans supplémentaires.
💡 Conseil Bailcom : ne laissez rien au hasard. Faites vérifier votre lettre de congé par un professionnel du droit pour éviter ce genre de situation.
L’accompagnement juridique : une étape essentielle
Donner congé dans un bail commercial n’est pas qu’une formalité administrative. C’est un acte juridique engageant, et la moindre erreur peut se traduire par des mois de loyers en trop ou un contentieux prolongé.
Se faire accompagner par un avocat est souvent la meilleure garantie de sécurité.
Analyse du bail : clauses pièges ou conditions spécifiques ?
Chaque bail commercial peut contenir :
Des clauses limitant la résiliation triennale
Des conditions particulières sur le congé (mode de notification, délai prolongé)
Des sanctions contractuelles en cas de congé prématuré ou mal rédigé
Un avocat saura décrypter les subtilités de votre contrat et valider que vos droits sont bien respectés. Il vous aidera aussi à anticiper la restitution du dépôt de garantie d’un bail commercial en cas de départ.
Notification rédigée par un avocat = sécurité maximale
L’avocat peut :
Rédiger la lettre de congé
Choisir la forme de notification adaptée (huissier, LRAR)
Gérer les échanges avec le bailleur
Prévoir une stratégie de sortie négociée, si nécessaire
👉 Cas réel : un commerçant accompagné par Bailcom a pu faire accepter un congé 2 semaines hors délai grâce à une clause contractuelle méconnue.
Bailcom : des avocats réactifs pour garantir un congé sans erreur ⚖️
Chez Bailcom, nous mettons en relation les locataires avec des avocats spécialisés en baux commerciaux, capables d’intervenir en moins de 24h pour :
Relire votre bail
Préparer une lettre de congé irréprochable
Vous aider à négocier ou contester un refus
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Conclusion
Le congé donné par le locataire d’un bail commercial est un droit pour le locataire, mais c’est aussi un exercice rigoureux qui exige respect des délais, des formes et des conditions juridiques.
Mal exécuté, ce congé peut être invalidé, vous obligeant à prolonger un bail devenu inadapté.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions, des stratégies et des professionnels pour vous accompagner.
📘 Pour réussir votre congé donné par le locataire d’un bail commercial, faites-vous accompagner par un avocat partenaire Bailcom. Analyse, rédaction, notification : tout est pris en charge pour garantir une sortie en règle et sans conflit.