Quelles annexes sont obligatoires dans un bail commercial ?
Vous vous apprêtez à signer un bail professionnel et vous vous demandez quelles sont les annexes obligatoires d’un bail commercial ?
Entre diagnostics, état des lieux, et répartition des charges, difficile de s’y retrouver sans risquer de passer à côté d’un document essentiel.
Dans cet article, nous faisons le point sur toutes les annexes imposées par la loi.
Vous découvrirez ce qu’elles contiennent, qui doit les fournir, et comment éviter les erreurs qui pourraient entraîner un litige ou même la nullité partielle du bail.
Dans cet article …
Pourquoi les annexes sont-elles essentielles dans un bail commercial ?
Trop souvent considérées comme une simple formalité, les annexes obligatoires d’un bail commercial jouent pourtant un rôle crucial.
Elles permettent de sécuriser juridiquement la relation entre bailleur et locataire, en posant les bases claires et vérifiables du contrat de location.
👉 Ces annexes s’inscrivent pleinement dans le cadre juridique du bail commercial 3-6-9, contrat standard encadré par le Code de commerce pour les locations de locaux à usage commercial.
Sécuriser les relations locatives avec des documents contractuels clairs
Prenons l’exemple de Sophie, commerçante à Bordeaux, qui s’est installée dans une boutique de prêt-à-porter sans avoir reçu tous les diagnostics à la signature du bail.
Quelques mois plus tard, elle découvre que le local est situé dans une zone à risques inondation, non mentionnée dans le contrat.
Résultat : conflit avec le bailleur, baisse d’activité, stress et incompréhension.
Ce cas n’est pas isolé. Les annexes ont pour fonction de documenter l’état du local, ses charges, ses risques, et les engagements mutuels. Elles apportent une traçabilité indispensable pour :
éviter les contestations futures,
répartir clairement les charges et responsabilités,
prévenir les contentieux coûteux.
Responsabilité juridique en cas d’absence d’annexe
L'absence d’une annexe obligatoire n’est pas sans conséquence. Elle peut remettre en cause la validité de certaines clauses, retarder la restitution du dépôt de garantie, ou même entraîner des sanctions si le locataire n’a pas reçu les informations légalement requises.
📘 En droit commercial, ce qui n’est pas écrit ou annexé est souvent inexistant aux yeux du juge.

Liste complète des annexes obligatoires
Un bail commercial ne se limite pas à sa rédaction principale : il doit obligatoirement comporter plusieurs annexes juridiques, techniques et informatives.
Ces documents visent à protéger les deux parties et à respecter les obligations légales.
👉 Pour structurer un contrat clair et complet, la rédaction d’un bail commercial doit anticiper l’intégration de ces documents en amont de la signature.
1. L’état des lieux d’entrée
Obligatoire depuis la loi Pinel (article L.145-40-1 du Code de commerce), cet état des lieux doit être réalisé de façon contradictoire entre le bailleur et le locataire.
Il décrit avec précision l’état du local au moment de la remise des clés.
📘 Sans cet état, le bailleur ne peut retenir aucune somme sur le dépôt de garantie pour dégradations. Consultez notre guide sur l’état des lieux d’un bail commercial.
2. Le dossier de diagnostics techniques (DDT)
Il comprend plusieurs documents obligatoires selon le local :
DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) : obligatoire pour tous les locaux commerciaux.
ERP (État des Risques et Pollutions) : requis si le bien est dans une zone à risque.
Diagnostic Amiante : pour les bâtiments construits avant juillet 1997.
⚠️ Un DDT incomplet peut engager la responsabilité du bailleur, voire affecter la validité du bail.
3. L’inventaire des charges, impôts et taxes
Cette annexe détaille les charges récupérables et leur répartition entre bailleur et locataire. Elle est obligatoire selon l’article L.145-40-2 du Code de commerce.
📘 Exemple : elle doit mentionner précisément qui paie la taxe foncière ou les frais d’entretien. Cela fait partie des conditions d’un bail commercial à maîtriser avant signature.
4. L’état des travaux réalisés et prévisionnels
Le bailleur doit fournir :
un état des travaux réalisés dans les 3 dernières années,
un état prévisionnel des travaux à venir avec un budget estimatif.
💡 Cela permet au locataire d’évaluer le coût potentiel futur de son installation.
5. Le règlement de copropriété
Si le local est situé dans un immeuble en copropriété, le règlement de copropriété doit être annexé. Il précise notamment les droits d’usage, les charges communes et les éventuelles restrictions d’activités.
6. La note sur les sinistres
Le bailleur doit signaler tout sinistre indemnisé par assurance (inondation, catastrophe technologique…) ayant affecté le local ou l’immeuble. C’est une obligation légale relevant du Code de l’environnement.
7. L’annexe environnementale
Obligatoire pour les locaux de plus de 2 000 m², elle mentionne :
les caractéristiques énergétiques du bâtiment,
les mesures prises pour maîtriser la consommation.
📘 Elle permet aux grandes surfaces, chaînes ou gestionnaires de patrimoine comme Laurent de s’aligner avec la loi Climat et Résilience.
Attention aux sanctions : ce que vous risquez en cas d’oubli
Ne pas annexer un document obligatoire au bail peut sembler anodin… jusqu’à ce qu’un litige éclate.
En droit, l’absence d’annexes engage non seulement la responsabilité du bailleur, mais peut aussi affaiblir certaines clauses du contrat.
Nullité partielle du bail ou litige avec le locataire
L’exemple de Marc, propriétaire à Lyon, est parlant : il omet d’annexer le DPE et l’ERP à un bail signé en urgence. Trois ans plus tard, le locataire quitte les lieux et conteste le paiement de certaines charges.
📘 Un oubli documentaire peut donc coûter plusieurs milliers d’euros, voire conduire à la résiliation du bail aux torts du bailleur.
Cas réels de contentieux liés à des annexes manquantes
Absence de l’état des lieux : impossible de prouver les dégradations.
Inventaire des charges non annexé : le locataire peut exiger le remboursement.
Note sur sinistre manquante : peut être invoquée comme vice caché.
👉 Dans tous les cas, c’est le bailleur qui supporte la faute, même en cas d’oubli involontaire.
Astuces pour vérifier la validité et la conformité des annexes
Signer un contrat sans ces vérifications reviendrait à ignorer les obligations légales.
Certains propriétaires préfèrent établir un bail commercial sous seing privé : cela reste possible à condition d’y annexer tous les documents exigés par la loi.
Durée de validité des diagnostics
DPE : valable 10 ans.
ERP : 6 mois.
Amiante : illimité sauf en cas de présence détectée.
📘 Une simple erreur de date ou un oubli de renouvellement peut exposer à des recours.
Mentions à vérifier sur chaque document
Vérifiez systématiquement :
La date,
L’identité du diagnostiqueur,
Le cachet,
La lisibilité des données.
👉 Un tableau de suivi permet d’éviter toute confusion sur les annexes obligatoires.
Bailleur ou locataire : qui doit fournir quoi ?
La signature d’un bail commercial implique une répartition claire des responsabilités sur les annexes, conformément aux règles du bail commercial et bail professionnel, souvent confondues mais régies par des cadres distincts.
Répartition des responsabilités à la signature
État des lieux : à réaliser ensemble.
Diagnostics techniques : à la charge du bailleur.
Inventaire des charges, règlement de copropriété, sinistres, annexe environnementale : fournis par le bailleur.
📘 Le locataire a le droit d’exiger ces documents avant signature, sans devoir les chercher par lui-même.
Que faire si une annexe est absente ou périmée ?
En cas de manquement, plusieurs options s’offrent au locataire :
Refuser de signer tant que toutes les annexes ne sont pas réunies.
Exiger la régularisation en annexant une clause suspensive ou un avenant.
Faire appel à un avocat spécialisé, notamment si le bail a été signé sans certains documents clés.
Prenons l’exemple de Julie, locataire d’un salon de coiffure en périphérie de Toulouse. Elle découvre six mois après signature que l’immeuble est en copropriété, mais le règlement n’a jamais été annexé.
Son avocat a obtenu une révision partielle des charges et une compensation de 1 200 € pour défaut d’information.
👉 Mieux vaut prévenir que guérir : un accompagnement juridique dès la phase de signature évite ce type de situation.

Conclusion
Les annexes obligatoires d’un bail commercial ne sont pas de simples formalités : elles structurent la relation juridique, sécurisent les responsabilités et garantissent l’information du locataire.
Leur absence peut entraîner des sanctions lourdes, y compris la remise en cause de clauses essentielles du bail.
Pour éviter tout litige, il est crucial de :
vérifier la liste complète des annexes exigées par la loi,
contrôler leur validité et leur contenu avant la signature,
connaître les responsabilités de chaque partie.
Trop de baux commerciaux sont aujourd’hui signés sans ces vérifications. Ne laissez pas un oubli documentaire fragiliser votre activité ou votre patrimoine.
L’annexe obligatoire d’un bail commercial est votre meilleure alliée pour une relation contractuelle saine, claire et conforme. 📘
Chez Bailcom, nous savons que gérer un bail commercial peut vite devenir complexe. Notre mission ? Vous simplifier la tâche et vous garantir un contrat clair, conforme et sécurisé. Contactez nos avocats partenaires pour un accompagnement humain, rapide et sur-mesure.