Rédiger un bail commercial : guide complet pour un contrat sécurisé
Vous êtes sur le point de signer un contrat de location pour vos locaux professionnels, mais vous craignez que certains points ne soient pas bien encadrés ?
La rédaction d’un bail commercial est une étape cruciale pour éviter tout malentendu ou conflit futur entre bailleur et locataire.
Dans cet article, nous vous expliquons comment rédiger un bail commercial clair, équilibré et juridiquement sécurisé.
Vous découvrirez les clauses essentielles, les erreurs fréquentes à éviter, ainsi que des conseils pratiques pour bâtir un contrat adapté à votre situation.
Dans cet article …
Comprendre le bail commercial : définition et enjeux
Le bail commercial 3-6-9 est un contrat par lequel un propriétaire met à disposition un local à un locataire pour l’exercice d’une activité commerciale, industrielle ou artisanale.
Ce contrat, bien plus complexe qu’un simple bail d’habitation, répond à un cadre juridique strict encadré notamment par les articles L.145-1 et suivants du Code de commerce 📘.
La durée d’un bail commercial est en principe de 9 ans, avec des possibilités de résiliation triennale, d’où le nom commun de « bail 3-6-9 ». Mais au-delà de cette structure temporelle, ce bail engage les deux parties sur des aspects financiers, juridiques et opérationnels majeurs.

Pourquoi bien rédiger ce bail est essentiel ?
Parce qu’une formulation imprécise ou une omission peut entraîner de lourdes conséquences. Un bail mal rédigé peut :
ouvrir la porte à des litiges coûteux,
limiter les possibilités de révision du loyer,
entraîner une requalification du contrat,
voire empêcher la reprise du local en cas de besoin.
Prenons l’exemple de Marc, propriétaire de deux commerces à Lyon.
Mal conseillé, il a signé un bail sans clause d’indexation claire. Résultat : son loyer est resté figé pendant 6 ans malgré l’inflation, réduisant significativement son rendement locatif.
Un contrat bien rédigé, en revanche, permet de prévenir les conflits, de clarifier les droits et obligations de chacun et de s’adapter aux évolutions de l’activité.
Les clauses essentielles à inclure dans un bail commercial
Un bail commercial solide repose sur une structure claire et des clauses soigneusement rédigées.
Voici les points incontournables à intégrer pour protéger efficacement les intérêts du bailleur comme du locataire.
Identification des parties et description des locaux
Il est indispensable de bien identifier les signataires : nom, qualité (propriétaire, société, représentant légal) et adresse.
La description précise des locaux loués doit inclure la surface, l’adresse, la situation dans l’immeuble, et les éventuelles annexes (cave, parking…).
Un flou à ce niveau peut entraîner des désaccords sur l’usage ou l’entretien de certaines parties du bien.
Durée du bail et modalités de renouvellement
Le bail commercial est conclu pour une durée minimale de 9 ans, mais le locataire peut le résilier tous les 3 ans.
Il est aussi possible de prévoir des durées plus longues (baux de 12 ans, par exemple) si les deux parties y consentent.
🔍 Pour tout savoir sur les cas de sortie anticipée, découvrez les conditions de la rupture anticipée d’un bail commercial 3-6-9.
Attention : un renouvellement n’est pas automatique. Il faut en maîtriser les conditions, les délais de préavis et la procédure de reconduction tacite ou expresse.
Loyer : fixation, révision et indexation
Le montant du loyer doit être clairement stipulé dès la signature.
Il est d’usage de prévoir une clause d’indexation, souvent basée sur l’indice des loyers commerciaux (ILC) ou celui des activités tertiaires (ILAT).
Sans cette clause, le loyer reste fixe, ce qui peut léser le bailleur à long terme. Inversement, une clause d’indexation mal rédigée peut être annulée pour déséquilibre.
Destination des locaux et activités autorisées
Cette clause définit les activités que le locataire est autorisé à exercer dans les lieux.
Il est possible de la restreindre à une activité précise (par exemple, « commerce de prêt-à-porter ») ou de l’ouvrir à une activité plus large (tous commerces sauf nuisances).
📌 Vous envisagez d’utiliser le bien pour un achat de société ou d'activité existante ? Lisez notre guide dédié au bail commercial pour fonds de commerce.
Toute évolution de l’activité devra faire l’objet d’un avenant ou d’un accord express du bailleur.
Répartition des charges et travaux
Il est crucial de détailler qui paie quoi.
Certains frais peuvent être répercutés sur le locataire (taxes, entretien courant…), mais d’autres, comme les grosses réparations ou le ravalement de façade, restent à la charge du bailleur (article 606 du Code civil).
Depuis la loi Pinel, un état récapitulatif des charges doit obligatoirement être annexé au bail.
💡 Pour éviter toute ambiguïté, assurez-vous de bien comprendre la répartition des charges d’un bail commercial.
Garanties et dépôt de garantie
Le dépôt de garantie est généralement équivalent à 1 à 3 mois de loyer HT/HC. Il peut s’accompagner d’une caution personnelle, d’une garantie bancaire ou d’une assurance loyers impayés.
Ces dispositifs protègent le bailleur contre les risques d’impayés ou de dégradations.
Clauses résolutoires et conditions de résiliation
Une clause résolutoire permet la rupture du bail en cas d’impayé ou de manquement contractuel, après mise en demeure restée sans effet.
Elle doit être formulée avec rigueur pour être applicable.
La résiliation à l’initiative du locataire doit également respecter un formalisme précis : congé par acte d’huissier ou lettre recommandée, avec un préavis de 6 mois.

Les erreurs courantes à éviter lors de la rédaction
Même avec les meilleures intentions, la rédaction d’un bail commercial peut rapidement devenir une source de complications.
Voici les pièges les plus fréquents à éviter absolument pour garantir un contrat solide et sécurisé.
Oublier des clauses obligatoires
Certaines mentions sont imposées par la loi, notamment depuis la réforme Pinel : répartition des charges, diagnostics techniques, inventaire des taxes.
Leur absence peut rendre certaines obligations inopposables ou, pire, entraîner la nullité du bail.
📎 Vous devrez obligatoirement annexer un diagnostic pour bail commercial, ainsi que les autres documents réglementaires obligatoires.
Rédaction imprécise ou ambiguë
Des formules vagues sont des bombes à retardement.
Dire que « le locataire peut réaliser des travaux » sans plus de précision ouvre la porte aux interprétations. Et aux litiges.
Il faut toujours définir clairement les termes du contrat : type de travaux autorisés, procédure d’accord, obligations en fin de bail, etc. Cela protège les deux parties et anticipe les évolutions.
Négliger les annexes indispensables
Certains documents doivent être obligatoirement annexés au bail commercial : DPE, état des risques, état des lieux, grille de répartition des charges.
Leur absence nuit à la validité du contrat et affaiblit les droits du bailleur comme du locataire.
📘 La grille des charges, les diagnostics, et la taxe foncière dans un bail commercial doivent impérativement être clarifiés dès la signature.
Sous-estimer l’importance de l’état des lieux
Souvent négligé, l’état des lieux est pourtant une pièce maîtresse du bail.
Sans ce document, le local est réputé reçu en bon état, ce qui peut gravement pénaliser le locataire à la sortie.
L’astuce ? Toujours annexer un état des lieux illustré, daté et signé des deux parties pour se prémunir contre toute contestation future.
Conseils pratiques pour une rédaction efficace
Rédiger un bail commercial ne s’improvise pas.
Pour garantir un contrat adapté, sécurisé et équilibré, certaines bonnes pratiques doivent être appliquées dès le départ.
Voici les réflexes à adopter pour protéger durablement les intérêts des deux parties.
Faire appel à un professionnel du droit
Même si des modèles de baux circulent librement sur Internet, chaque situation est unique.
Une clause mal interprétée ou inadaptée peut coûter très cher.
Un avocat spécialisé en baux commerciaux saura :
adapter les clauses à votre situation particulière,
anticiper les litiges potentiels,
intégrer les dernières évolutions légales et réglementaires.
Sophie, commerçante à Bordeaux, a ainsi évité un pas-de-porte abusif grâce à l’analyse personnalisée d’un juriste Bailcom, qui a repéré une incohérence dans la clause de destination.
Adapter le bail à l’activité spécifique du locataire
Chaque activité commerciale a ses exigences : un restaurant n’a pas les mêmes besoins qu’une boutique de prêt-à-porter ou un cabinet d’assurance.
Le bail doit être sur-mesure.
Cela passe par :
une clause de destination précise mais évolutive,
des modalités d’entretien ou d’ouverture adaptées aux usages,
la prise en compte de l’accessibilité, des normes sanitaires ou de sécurité spécifiques.
Prévoir des clauses évolutives en fonction des besoins
Un bon bail anticipe l’avenir. Il peut intégrer des mécanismes d’ajustement pour suivre les évolutions du marché ou de l’activité : sous-location encadrée, renouvellement automatique, options de sortie anticipée.
Un exemple concret : Laurent, gestionnaire de patrimoine à Paris, insère systématiquement des clauses de révision annuelle du loyer adossées à l’ILAT, ce qui permet d’éviter toute contestation future et d’ajuster le rendement immobilier.

Conclusion
Un bail commercial bien rédigé est bien plus qu’un simple contrat de location : c’est une assurance juridique et financière pour les deux parties.
De la description des locaux à la clause de résiliation, chaque détail compte.
Pour résumer : il faut identifier clairement les parties, encadrer chaque obligation, annexer tous les documents légaux et surtout éviter les formules floues.
Mieux vaut prévenir un litige que le subir.
Chez Bailcom, nous savons que chaque situation est unique. La rédaction d’un bail commercial mérite un accompagnement personnalisé, clair et rapide.
Nos avocats partenaires sont là pour vous aider à sécuriser votre contrat à chaque étape.
📘 Protégez votre activité et gagnez en sérénité : confiez la rédaction de votre bail à un expert Bailcom.