Conditions d’un bail commercial : tout ce qu’il faut savoir avant de s’engager
Vous allez bientôt signer un contrat pour louer un local commercial, mais vous vous demandez si toutes les conditions d’un bail commercial sont bien réunies ?
Ce doute est légitime : un bail mal encadré peut entraîner des désaccords, des litiges… voire la nullité du contrat.
Dans cet article, nous vous guidons pas à pas à travers toutes les conditions d’un bail commercial légales et pratiques à vérifier avant de vous engager.
Vous découvrirez les obligations de chaque partie, les mentions obligatoires à inclure, et les erreurs à éviter.
Dans cet article …
Quelles sont les conditions pour qu’un bail soit considéré comme commercial ?
Toutes les locations de locaux ne peuvent pas bénéficier du statut des baux commerciaux 3-6-9. Pour que ce régime protecteur s’applique, certaines conditions légales strictes doivent être remplies.
Les critères juridiques de validité du bail
Trois éléments sont indispensables pour qu’un contrat soit juridiquement reconnu comme un bail commercial :
L’existence d’un local commercial : Le bien loué doit être un local stable, fermé, affecté à une activité commerciale, artisanale ou industrielle.
L’exploitation d’un fonds de commerce : Le locataire doit y exercer une activité réelle, générant une clientèle propre, constituant ainsi un fonds de commerce.
La signature d’un bail écrit : Même si le Code de commerce n’impose pas la forme écrite, elle est indispensable pour éviter toute contestation. Le contrat doit indiquer clairement la destination des lieux, la durée, le montant du loyer, les charges, etc.
📘 Exemple : louer un entrepôt sans y exercer une activité avec clientèle ne permet pas de revendiquer un bail commercial.
Le statut du locataire et son immatriculation
Autre condition essentielle : le locataire doit être immatriculé au Registre du commerce et des sociétés (RCS) s’il exerce une activité commerciale ou au Répertoire des métiers (RM) pour les artisans.
⚠️ Sans cette immatriculation, le locataire ne peut pas se prévaloir des droits du statut commercial, notamment le renouvellement automatique du bail ou l’indemnité d’éviction.
📘 Un restaurateur immatriculé au RCS bénéficiera pleinement du statut commercial, à l’inverse d’un professionnel libéral ou d’un particulier.
Les obligations du bailleur dans le cadre d’un bail commercial
Dans un contrat de bail commercial, le bailleur n'est pas simplement un propriétaire qui encaisse un loyer : il a des obligations légales et contractuelles précises envers son locataire.
Le non-respect de ces engagements peut donner lieu à des litiges sérieux.
Délivrance et entretien du local
Le bailleur est tenu de délivrer un local conforme à l’usage prévu dans le bail. Cela signifie que les locaux doivent être en état de servir à l’activité indiquée dans la clause de destination.
Il est également responsable de tous les gros travaux mentionnés à l’article 606 du Code civil (gros murs, voûtes, poutres, canalisations, etc.), sauf clause contraire dans le bail.
Cette règle est d’ordre public dans certains cas : elle ne peut pas être écartée sans précaution.
📘 Exemple : si un plafond menace de s’effondrer, c’est au bailleur d’intervenir. Le locataire, lui, reste responsable de l’entretien courant.
Garantir la jouissance paisible et conforme du bien
Le bailleur doit assurer au locataire une jouissance paisible des lieux pendant toute la durée du bail. Cela implique :
de ne pas troubler le locataire dans son activité,
de régler les troubles provenant de tiers (par exemple, des copropriétaires ou voisins bruyants),
de ne pas engager de travaux qui empêcheraient l’exploitation du fonds.
En cas de manquement, le locataire peut réclamer une indemnisation, voire demander la résiliation judiciaire du bail.
📘 Chez Bailcom, nos avocats accompagnent les bailleurs pour éviter les erreurs fréquentes, comme des travaux entrepris sans respecter les délais de notification prévus dans le contrat.

Les engagements du locataire : ce qu’il doit respecter
Le locataire commercial a des droits, mais aussi des obligations strictes qu’il doit respecter tout au long de la vie du bail.
Un manquement à ces engagements peut justifier une résiliation anticipée du contrat ou des pénalités financières.
Paiement du loyer, entretien, destination des lieux
Le premier devoir du locataire est bien sûr de payer le loyer et les charges aux échéances prévues. Le montant, les modalités de révision (indexation), et les charges récupérables doivent figurer clairement dans le bail.
Il doit également utiliser les locaux conformément à la clause de destination, c’est-à-dire uniquement pour les activités spécifiées dans le contrat.
Toute extension non autorisée (ex : transformer une boulangerie en snack) peut être considérée comme une faute grave.
Enfin, le locataire doit entretenir les lieux en bon état, et effectuer les petites réparations (robinetterie, peintures, serrures…), sauf clause contraire.
📘 Un commerçant qui transforme sa boutique en bar sans autorisation enfreint son bail et s’expose à une résiliation judiciaire.
Clauses à ne pas négliger avant de signer
Certaines clauses du bail peuvent alourdir les responsabilités du locataire s’il ne les lit pas attentivement :
Clause résolutoire : prévoit la résiliation automatique du bail en cas de manquement (retard de loyer, activité non conforme…).
Clause d’indexation : le loyer évolue chaque année selon un indice (ILC ou ICC). Lisez bien les modalités.
Clause de solidarité : en cas de cession de bail, le locataire peut rester solidairement responsable du paiement si le repreneur fait défaut.
📘 Chez Bailcom, nos avocats signalent systématiquement ces points lors de la relecture du contrat, pour éviter toute mauvaise surprise future.
👉 Avant de signer, il est conseillé de consulter notre guide sur la rédaction d’un bail commercial, qui détaille toutes les clauses sensibles à encadrer correctement.
Les éléments essentiels à inclure dans le contrat de bail
Un bail commercial bien rédigé doit impérativement contenir certaines mentions pour protéger les deux parties et éviter tout litige.
Ces éléments structurent la relation contractuelle et garantissent sa validité juridique.
Durée du bail, loyer, dépôt de garantie
Durée : Le bail commercial est conclu pour au moins 9 ans, sauf cas spécifiques. Le locataire peut toutefois résilier tous les 3 ans, avec un préavis de 6 mois (clause triennale).
Loyer : Il doit être défini clairement, avec les modalités de paiement (mensuel ou trimestriel) et les éventuelles révisions (indexation annuelle sur l’indice ILC ou ICC).
Dépôt de garantie : Souvent demandé, il correspond à 1 à 3 mois de loyer, et permet au bailleur de se prémunir contre d’éventuels impayés ou dégradations.
📘 Un oubli ou une mauvaise formulation de ces clauses peut rendre le bail fragile juridiquement, voire contestable.
👉 Pour connaître les documents à joindre, consultez la liste des annexes obligatoires d’un bail commercial.
Indexation, répartition des charges et clauses spéciales
Clause d’indexation : Elle permet d’ajuster le loyer selon l’évolution d’un indice. Attention à ne pas violer la règle dite "de la variabilité unidirectionnelle".
Répartition des charges : Depuis 2014, la loi impose de lister précisément les charges à la charge du locataire.
Clauses spécifiques :
Clause d’exclusivité
Clause de non-concurrence
Clause d’enseigne
📘 Une clause mal rédigée peut être annulée par un juge, ou au contraire, renforcer considérablement la position de l’une des parties.
👉 À ce sujet, la précision de l’état des lieux d’un bail commercial à l’entrée et à la sortie est également un élément de protection essentiel.
Les risques juridiques si les conditions ne sont pas respectées
Un bail commercial mal rédigé ou appliqué sans respecter les règles peut rapidement se transformer en source de conflit.
Requalification du bail, nullité, contentieux
Le non-respect des conditions de fond ou de forme peut entraîner la requalification du contrat en bail civil ou professionnel, ce qui fait perdre au locataire le bénéfice du statut commercial.
👉 Dans certains cas, mieux vaut envisager un bail commercial sous seing privé, plus souple mais nécessitant de solides garanties juridiques.
📘 Exemple : un bailleur ayant omis de faire immatriculer le locataire à la signature du bail peut se voir contester le caractère commercial du contrat, même après plusieurs années.
Exemples d’erreurs fréquentes et leurs conséquences
Pas de clause écrite de destination → Risque de résiliation.
Mauvaise indexation du loyer → Clause réputée non écrite.
Absence de répartition des charges → Charge supportée par le bailleur.
Non-respect de la clause résolutoire → Résiliation automatique.
📘 Ces situations sont souvent évitables grâce à une relecture du bail par un professionnel avant la signature.
Pourquoi faire relire son bail commercial avant de signer ?
Signer un bail commercial sans le faire relire par un professionnel revient à accepter un contrat à enjeux sans en maîtriser les règles.
L’expertise juridique pour éviter les pièges
Un avocat spécialisé identifie les clauses déséquilibrées, les zones d’ombre, et assure que les modalités de résiliation ou renouvellement sont conformes.
📘 Exemple : un bailleur proposait une clause de solidarité perpétuelle. Grâce à la relecture Bailcom, cette clause a été supprimée.
👉 Avant de signer, il est utile de bien comprendre la différence entre bail commercial et bail professionnel, car cette distinction a un impact direct sur vos droits et obligations.
L’accompagnement Bailcom : rapide, humain et sécurisé
Chez Bailcom, nous proposons une relecture complète avec :
Analyse clause par clause
Recommandations écrites
Accompagnement humain
📘 "Grâce à Bailcom, j’ai évité une clause résolutoire injuste. Je me sens beaucoup plus sereine avec mon nouveau bail." – Sophie, locataire à Bordeaux

Conclusion
Les conditions d’un bail commercial reposent sur des règles strictes, qu’il s’agisse de la nature du local, de l’activité exercée, ou encore des obligations réciproques entre bailleur et locataire.
Une erreur dans la rédaction ou l’analyse du contrat peut rapidement conduire à un litige, voire à la nullité du bail.
Pour sécuriser votre engagement, ne vous contentez pas d’un modèle générique : un œil expert peut vous éviter bien des ennuis. La vigilance se joue avant la signature, pas après.
📘 Chez Bailcom, nous savons que chaque contrat est unique. Nos avocats partenaires vous accompagnent pour relire, corriger et sécuriser votre bail commercial, afin que vous puissiez signer en toute sérénité et vous concentrer sur votre activité.