Comment calculer son indemnité d’éviction en LMNP pour un bail commercial ?
Vous devez prochainement quitter un local loué sous bail commercial en LMNP, et vous vous interrogez sur vos droits à indemnisation ?
Que ce soit pour anticiper un refus de renouvellement ou défendre vos intérêts face à un propriétaire, il est essentiel de savoir comment se calcule l’indemnité d’éviction d’un bail commercial en LMNP.
Dans cet article, nous vous expliquons précisément les règles applicables, les postes à intégrer dans votre évaluation et les spécificités liées au statut LMNP.
Vous y trouverez également des conseils concrets, un exemple chiffré et des erreurs à éviter pour ne rien laisser au hasard.
Dans cet article …
Pourquoi une indemnité d’éviction existe-t-elle dans un bail commercial LMNP ?
Lorsque le renouvellement d’un bail commercial est refusé, le locataire peut percevoir une indemnité. Ce droit vise à compenser les pertes liées à la fin de l’activité sur le lieu loué.
Et bonne nouvelle : même en LMNP, ce mécanisme s’applique.
Les principes juridiques de l’éviction
L’indemnité d’éviction repose sur un fondement clair : le droit au renouvellement du bail commercial. Ce droit est protégé par l’article L.145-14 du Code de commerce, qui oblige le bailleur à indemniser le locataire en cas de non-renouvellement injustifié.
Ce mécanisme vise à protéger l’exploitant de toute éviction arbitraire. Le montant de l’indemnité doit couvrir la totalité du préjudice subi, incluant la perte d’activité, les coûts de transfert, et tout autre dommage lié à la fin du bail.
Pour aller plus loin sur les règles générales applicables, consultez notre guide complet sur la résiliation du bail commercial.

Une protection du locataire, même en LMNP
Contrairement à une idée reçue, le statut LMNP ne retire pas ce droit à indemnisation. Ce qui compte, c’est l’exploitation effective d’un fonds de commerce dans les lieux.
Dès lors que l’activité est réelle, déclarée, et que le bail est de nature commerciale, l’indemnité est due.
Cela concerne de nombreux loueurs meublés, notamment dans le tourisme ou la location saisonnière, à condition qu’ils puissent justifier d’une clientèle propre, d’une immatriculation, et d’une exploitation stable.
Les éléments clés du calcul de l’indemnité d’éviction
Déterminer le montant d’une indemnité d’éviction ne se fait pas au hasard. Plusieurs facteurs juridiques, économiques et pratiques entrent en jeu.
Pour un loueur en LMNP, certains éléments méritent une attention particulière.
Le fonds de commerce : cœur du calcul
La base principale du calcul est la valeur du fonds de commerce. C’est ce que le locataire perd s’il est contraint de quitter les lieux.
Cette valeur inclut la notoriété, la clientèle, l’emplacement, le chiffre d’affaires et la rentabilité de l’activité.
L’évaluation est généralement faite par un expert, en se basant sur les trois dernières années d’activité. En LMNP, cette estimation doit aussi prendre en compte les spécificités du meublé : saisonnalité, taux de remplissage, prestations offertes…
Pour comprendre précisément les règles de calcul de l’indemnité d’éviction d’un bail commercial, consultez notre article détaillé.
Les frais liés au transfert ou à la perte d’activité
Si le locataire peut se réinstaller ailleurs, il a droit à une indemnité de remplacement. Celle-ci couvre les frais de déménagement, d’agencement d’un nouveau local, de communication pour retrouver sa clientèle…
Mais si le transfert est impossible ou entraîne la perte de l’activité, l’indemnité doit alors compenser intégralement le préjudice subi : perte du fonds, absence de revenus, fin d’un bail avantageux.
Cette indemnité d’éviction d’un bail commercial joue un rôle fondamental dans la protection des locataires.
Les indemnités accessoires à ne pas oublier
Le calcul ne s’arrête pas là. Il faut ajouter ce qu’on appelle les indemnités accessoires : droits de mutation, frais notariaux, dépenses non amorties, perte du droit au bail…
Beaucoup de LMNP oublient ces postes alors qu’ils peuvent représenter plusieurs milliers d’euros. Ne pas les comptabiliser, c’est accepter une compensation incomplète.
Comprenez bien chaque définition de l’indemnité d’éviction d’un bail commercial pour éviter tout oubli.
Spécificités du statut LMNP : ce qui change dans le calcul
Le statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) introduit des nuances dans l’évaluation de l’indemnité d’éviction. Entre fiscalité allégée, amortissements spécifiques et activité souvent saisonnière, ces éléments influencent directement la manière de calculer la perte réelle.
Le cas des locaux meublés et les impacts comptables
En LMNP, le local est souvent équipé et aménagé, ce qui influe sur la valorisation du fonds de commerce. Les meubles, équipements, rénovations… tout cela peut faire partie du préjudice subi, à condition qu’ils n’aient pas été complètement amortis.
Sur le plan comptable, ces éléments ont une valeur nette comptable résiduelle, qui peut justifier une indemnisation. Il est donc essentiel de tenir une comptabilité rigoureuse, même en régime micro-BIC, pour prouver la réalité des investissements.
Exemple : si un locataire a investi 15 000 € dans une cuisine équipée, et qu’il reste 10 000 € non amortis au moment de l’éviction, cette somme peut être intégrée à l’indemnité.
L’importance de la saisonnalité et de l’occupation
Autre particularité fréquente en LMNP : l’activité est parfois saisonnière ou irrégulière. Cela peut complexifier le calcul de l’indemnité, notamment si les revenus varient fortement d’un mois à l’autre.
Dans ce cas, il faut démontrer que le fonds de commerce reste pérenne, en s’appuyant sur la moyenne des chiffres d’affaires des années précédentes, sur les taux de réservation, ou encore sur des contrats récurrents avec des partenaires (tour-opérateurs, plateformes, etc.).
Vous exploitez un meublé touristique ? Ce calcul de l’indemnité d’éviction en résidence de tourisme vous concerne directement.
💡 Un taux d’occupation stable et une clientèle fidélisée renforcent la légitimité d’une indemnisation élevée.

Exemple pratique : simuler une indemnité d’éviction en LMNP
Rien ne vaut un exemple chiffré pour comprendre comment s’appliquent les principes abordés. Voici une situation concrète à laquelle de nombreux loueurs meublés commerciaux peuvent être confrontés.
Cas réel d’un propriétaire refusant un renouvellement
Imaginons Julie, qui loue depuis 5 ans un local en centre-ville pour y exploiter des appartements meublés de standing. Elle est immatriculée au RCS, tient une comptabilité complète et génère en moyenne 35 000 € de bénéfices nets annuels.
Le bailleur refuse de renouveler son bail commercial, sans invoquer de motif légitime. Julie a donc droit à une indemnité d’éviction.
L’estimation de son fonds de commerce est fixée à 90 000 €, selon un expert. À cela s’ajoutent :
8 000 € de frais de transfert (nouvel aménagement, communication, déménagement)
5 000 € de mobilier non amorti
2 500 € de frais juridiques et notariaux
💰 Indemnité totale estimée : 105 500 €
Ce montant peut être contesté ou négocié par le bailleur, mais il repose sur des bases légales et chiffrées solides.
Une jurisprudence sur l’indemnité d’éviction d’un bail commercial pourrait appuyer votre propre situation si le bailleur conteste.
Astuces pour mieux défendre ses droits
Pour obtenir une indemnité juste, le locataire LMNP doit préparer son dossier avec soin :
Rassembler les justificatifs : bilans, comptes, photos des aménagements, contrats de location, preuves d’investissement.
Faire intervenir un expert indépendant : son rapport renforce la crédibilité de l’évaluation.
Éviter les approximations : un calcul mal documenté sera systématiquement revu à la baisse.
📘 Dans le cas de Julie, c’est cette rigueur qui lui a permis d’obtenir une compensation élevée… et de relancer son activité sans perte majeure.
Erreurs fréquentes dans l’estimation d’une indemnité d’éviction
Même si le droit à indemnisation semble clair, de nombreux loueurs en LMNP perdent des sommes importantes simplement à cause d’imprécisions, de négligences ou d’un manque d’accompagnement.
Sous-estimer la valeur ou oublier des postes
La première erreur classique est de ne considérer que le fonds de commerce sans intégrer les autres pertes. Or, l’indemnité ne se limite pas à la clientèle ou au chiffre d’affaires.
Il faut penser globalement : frais de transfert, investissements non amortis, pertes d’exploitation temporaire, coûts administratifs… Chaque élément justifié renforce le montant final.
Exemple : en oubliant les 7 000 € investis dans des travaux de mise aux normes, un locataire a vu son indemnité amputée d’un poste pourtant légitime.
Négliger la procédure ou les délais légaux
Autre erreur lourde de conséquences : ne pas respecter les formalités. La demande d’indemnité doit suivre une logique bien précise : envoi de mise en demeure, respect des délais de réponse, preuve de préjudice…
En LMNP, certains locataires pensent que leur statut “non professionnel” les exclut des obligations… ou des droits. Résultat : ils passent à côté d’une compensation parfois vitale pour relancer leur activité.
💡 Conseil Bailcom : n’attendez jamais la dernière minute. Faites-vous accompagner dès l’annonce du non-renouvellement.

Conclusion
L’indemnité d’éviction permet de compenser la perte d’un local commercial, en couvrant la valeur du fonds, les frais de transfert et les préjudices subis.
Pour les loueurs en meublé non professionnel, il est essentiel de comprendre les spécificités liées au statut LMNP, notamment sur les amortissements, la saisonnalité ou la comptabilité.
Pour éviter les erreurs fréquentes et défendre vos droits efficacement, une bonne préparation et une estimation complète sont indispensables. Et surtout, ne sous-estimez jamais l’importance des pièces justificatives.
Chez Bailcom, nous savons que chaque situation mérite une attention sur-mesure. 📘 Le calcul de l’indemnité d’éviction d’un bail commercial en LMNP est une étape stratégique : nous vous aidons à l’aborder avec clarté, rigueur et sérénité. Vous êtes confronté à un refus de renouvellement ?
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