Charges récupérables d’un bail commercial : ce que vous devez savoir
Les charges récupérables d’un bail commercial posent souvent question au moment de signer ou de renégocier un contrat. Qui doit payer quoi ? Le bailleur peut-il tout refacturer ?
Les locataires découvrent parfois, trop tard, des montants inattendus qu’ils auraient pu éviter avec un peu plus de vigilance.
Dans cet article, nous faisons le point sur ce que la loi autorise, les erreurs fréquentes à éviter, et les conseils pratiques pour vérifier les clauses liées aux charges récupérables d’un bail commercial.
Que vous soyez bailleur ou commerçant, vous allez pouvoir sécuriser votre bail et mieux défendre vos intérêts.
Dans cet article …
Définition et rôle dans un bail commercial
Les charges récupérables sont les frais que le bailleur engage pour l’entretien, la gestion ou l’exploitation du local loué, mais qu’il est autorisé à refacturer au locataire, selon les termes du contrat.
Ces charges s’ajoutent au loyer principal et peuvent représenter une part importante des dépenses du preneur.
Elles comprennent notamment les charges de copropriété, l’entretien des parties communes, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, ou encore certains travaux d’entretien courant.
💡 Les charges récupérables doivent être prévues par une clause explicite dans le contrat et idéalement listées pour éviter toute ambiguïté.
👉 Ces mécanismes s’inscrivent dans le cadre plus large du bail commercial 3-6-9, qui structure la relation entre bailleur et preneur.
Distinction avec les charges non récupérables
Toutes les charges supportées par le bailleur ne peuvent pas être répercutées sur le locataire. Les charges non récupérables sont celles qui, par nature ou selon la loi, restent à la charge exclusive du propriétaire.
Parmi les plus courantes :
Les travaux de gros entretien, de mise aux normes ou de vétusté (toiture, structure du bâtiment…)
Les honoraires de gestion immobilière
La taxe foncière, sauf si le contrat le prévoit expressément
Les frais d’assurance propriétaire non occupant
📌 Exemple : Sophie, commerçante à Bordeaux, découvre que son bail lui impute des travaux de ravalement de façade. Grâce à l’analyse d’un avocat Bailcom, elle conteste cette charge, qui ne peut être récupérable que si elle est prévue de façon précise et justifiée.
⚠️ Une mauvaise compréhension de cette distinction entraîne régulièrement des litiges entre bailleurs et locataires.

Les apports de la loi Pinel
La loi Pinel du 18 juin 2014 a profondément modifié les règles de répartition des charges dans les baux commerciaux, en renforçant la protection des locataires face aux abus contractuels.
Désormais, certains frais ne peuvent plus être mis à la charge du preneur, même s’ils sont mentionnés dans le bail :
Les travaux de mise en conformité
Les honoraires liés à la gestion du bail
Les dépenses liées aux diagnostics obligatoires
Le bailleur doit aussi fournir :
Un état récapitulatif annuel
Un inventaire précis des charges
📑 Ce formalisme vise à renforcer la transparence et à éviter les clauses générales trop floues ou défavorables au locataire.
💬 Exemple : un bail qui se contente de dire "toutes les charges seront à la charge du preneur" n’est plus acceptable depuis la loi Pinel.
👉 Pour aller plus loin, consultez la liste des charges récupérables d’un bail commercial (loi Pinel).
Ce qui peut être légalement imputé au locataire
La loi autorise le bailleur à faire supporter au locataire un certain nombre de dépenses précises, à condition qu’elles soient mentionnées dans le bail.
Parmi les charges récupérables les plus courantes :
L’entretien des parties communes
Les petites réparations
Les contrats d’entretien
La TEOM
Les abonnements liés à la consommation
💡 Ces charges doivent figurer dans l’inventaire joint au bail et faire l’objet d’un récapitulatif annuel fourni par le bailleur.
Ce que le bailleur doit obligatoirement assumer
Certaines charges ne peuvent en aucun cas être refacturées au locataire, même si le contrat tente de l’imposer.
Voici ce que le bailleur doit assumer :
Les gros travaux
Les frais de gestion patrimoniale
Les travaux de mise aux normes
Les diagnostics techniques
Les vétustés structurelles
⚖️ Exemple : si une clause du bail prévoit que le locataire prend à sa charge le remplacement de la toiture, elle sera réputée non écrite.
👉 Le dépôt de garantie d’un bail commercial 3-6-9 reste à distinguer de ces frais.
Erreurs fréquentes et clauses abusives
Certains baux contiennent encore des clauses abusives ou ambiguës concernant les charges récupérables.
Parmi les erreurs :
Clauses vagues : « toutes les charges seront supportées par le locataire »
Refacturation de travaux structurels
Absence de ventilation
Honoraires d’agence imposés au locataire
Inventaire non fourni
💬 Exemple : Sophie, commerçante à Bordeaux, se voit réclamer des frais de réfection de toiture. L’intervention d’un avocat Bailcom permet d’annuler la clause, jugée abusive.
👉 Pensez aussi à bien encadrer la caution pour bail commercial, souvent liée à ces clauses.

Conseils pour une rédaction équilibrée
Pour qu’une clause soit valable, elle doit être précise, transparente et conforme à la loi.
Bonnes pratiques :
Dresser un inventaire détaillé
Spécifier clairement les obligations
Prévoir une actualisation annuelle
Mentionner la périodicité de facturation
Éviter les formulations floues
🧾 Exemple de clause bien rédigée : "Les charges récupérables imputées au preneur comprennent les frais d’entretien des parties communes, les contrats de maintenance (chauffage, ascenseur), la TEOM et les charges de copropriété afférentes à l’usage privatif du local. Ces charges feront l’objet d’un décompte annuel fourni au locataire."
👉 Consultez la répartition des charges d’un bail commercial pour aller plus loin.
Exemples concrets de charges récupérables
Charges d’entretien courant
Ménage et entretien des parties communes
Fourniture de petits consommables
Entretien du chauffage collectif
Désinsectisation régulière
🧼 Ces frais sont directement liés à l’usage quotidien du local ou de l’immeuble.
Impôts locaux récupérables
TEOM
Taxes de voirie
⚠️ La taxe foncière, quant à elle, n’est récupérable que sous conditions précises.
👉 D’autres frais comme le pas-de-porte d’un bail commercial sont à prévoir.
Services collectifs et équipements
Ascenseur : contrat d’entretien
Portes automatiques
Nettoyage des vitrines
💡 Attention aux charges “mixtes” : elles doivent être ventilées entre parties communes et privatives.
👉 L’indice du coût de la construction pour bail commercial peut aussi influencer les augmentations.
Cas limites : ascenseur, toiture, ravalement
Ascenseur
💬 Changer un moteur ou une cabine entière n’est pas récupérable. Mais un réglage ou une petite réparation le sont.
Toiture
📌 Le bail doit préciser ce qui relève de l’entretien ou d’une grosse réparation.
Ravalement
⚠️ Un bail qui prévoit la refacturation automatique d’un ravalement est potentiellement illicite.
Que faire en cas de litige ?
En cas d’abus, le locataire peut :
Demander la nullité partielle de la clause
Exiger le remboursement
Saisir le tribunal
📌 Il est recommandé de constituer un dossier avec les factures, échanges de mails, relevés de charges et l’extrait du bail.
👉 Le recours à un garant dans un bail commercial ou une caution bancaire pour bail commercial est parfois stratégique.
Bonnes pratiques pour prévenir les conflits
Prévoir une clause claire
Demander un décompte annuel
Anticiper les travaux
Relire le contrat avec un avocat spécialisé
🔐 Mieux vaut prévenir que guérir : un bail bien rédigé sécurise la relation entre les parties pour toute la durée du contrat.

Conclusion
Bien comprendre la répartition des charges récupérables d’un bail commercial permet de prévenir les désaccords, de mieux négocier son bail et d’éviter des coûts imprévus.
Grâce aux apports de la loi Pinel, la transparence est désormais la règle, mais encore faut-il savoir lire entre les lignes d’un contrat parfois complexe.
Trop souvent source de tensions, les charges récupérables d’un bail commercial peuvent devenir un levier de confiance si elles sont bien cadrées dès le départ.
📘 Chez Bailcom, nos avocats partenaires vous accompagnent pour vérifier vos clauses, analyser vos charges et défendre vos intérêts. Faites appel à notre expertise pour sécuriser votre bail dès aujourd’hui.