Bail commercial pour restaurant : guide complet pour un contrat sécurisé
Vous ouvrez un restaurant ou vous envisagez de reprendre un établissement, et vous vous apprêtez à signer un contrat de location ?
La signature d’un bail commercial pour restaurant soulève des enjeux juridiques majeurs qui méritent d’être abordés avec sérieux et précision.
Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour comprendre les spécificités du bail commercial appliqué à la restauration.
Vous découvrirez les clauses indispensables, les obligations particulières à respecter, ainsi que les erreurs à éviter pour sécuriser votre projet dès le départ.
Dans cet article …
Comprendre le bail commercial pour un restaurant
Le bail commercial 3-6-9 est un contrat qui encadre la location d’un local pour l’exercice d’une activité commerciale, artisanale ou industrielle.
Dans le cas d’un restaurant, ce type de bail est indispensable pour exploiter légalement l’établissement et garantir une stabilité juridique et financière.
Mais attention : la restauration impose des exigences spécifiques qui doivent être intégrées dès la rédaction du bail. Il ne s'agit pas simplement d'utiliser un modèle générique.
Qu'est-ce qu’un bail commercial ?
Un bail commercial est un contrat conclu pour une durée minimale de 9 ans, souvent avec une possibilité de résiliation tous les 3 ans pour le locataire. Il encadre :
la mise à disposition des locaux,
le montant et les modalités de paiement du loyer,
les obligations réciproques des parties,
et les conditions de sortie ou de renouvellement.
Ce bail offre une protection juridique solide au locataire, mais aussi un cadre strict pour le bailleur.
Ce contrat est également la base juridique de nombreux secteurs comme celui du bail commercial pour fonds de commerce, qui s’applique directement à la restauration. 🍽️
Spécificités pour les activités de restauration
Dans le cas d’un restaurant, plusieurs particularités techniques et réglementaires doivent être prises en compte :
Respect des normes d’hygiène et de sécurité (notamment liées à la ventilation, aux évacuations, aux normes ERP…),
Possibilité d’installation d’une extraction de fumée (indispensable pour une activité de cuisine),
Autorisation de vente à emporter ou consommation sur place,
Horaires d’ouverture prolongés ou accès à une terrasse extérieure.
Ces spécificités nécessitent parfois une mise en conformité d’un bail commercial (loi Pinel) pour adapter le contrat aux normes en vigueur. 🗓️

Les clauses essentielles à inclure dans un bail commercial pour restaurant
Pour garantir un fonctionnement serein et éviter tout litige, le bail commercial destiné à une activité de restauration doit intégrer plusieurs clauses clés, rédigées avec précision et adaptées aux spécificités du métier.
Identification des parties et description des locaux
La base de tout contrat solide repose sur une identification claire du bailleur et du locataire, avec les coordonnées juridiques exactes (raison sociale, SIRET, représentant légal).
La description des locaux doit être exhaustive : superficie, adresse complète, niveaux, annexes, équipements inclus (ex. chambre froide, ventilation, terrasse), et mention explicite de la présence ou non d’un système d’extraction.
Durée du bail et modalités de renouvellement
Comme tout bail commercial classique, la durée minimale est de 9 ans, avec possibilité pour le locataire de résilier tous les 3 ans. Il est essentiel d’anticiper :
les délais de préavis,
les conditions de reconduction,
et la procédure en cas de non-renouvellement.
Loyer : fixation, révision et indexation
Le loyer doit être proportionné à l’activité, en tenant compte de la zone géographique, de la surface utile et du chiffre d’affaires estimé. Il peut être fixe ou partiellement variable (loyer complémentaire indexé sur le CA).
Une clause d’indexation liée à l’ILC (Indice des Loyers Commerciaux) est quasi systématique.
À noter : la loi Pinel impose que l’indexation soit plafonnée à l’évolution de cet indice.
Destination des locaux et activités autorisées
Cette clause est primordiale dans un bail de restauration. Elle doit permettre expressément l’activité de restauration sur place, à emporter, ou les deux.
La rédaction doit être suffisamment large pour ne pas bloquer une évolution du concept.
Certains baux sont même rédigés pour des activités mixtes, comme un bail commercial saisonnier ou événementiel.
Répartition des charges et travaux
Les restaurants impliquent souvent des travaux d’aménagement lourds. Il faut déterminer qui finance quoi :
le bailleur prend généralement en charge les gros travaux (ravalement, toiture…),
le locataire gère les aménagements intérieurs liés à son activité (cuisine, comptoir, déco…).
La liste des charges récupérables doit être annexée, conformément à la loi Pinel.
Garanties et dépôt de garantie
Le dépôt de garantie représente en général 1 à 3 mois de loyer. Il est possible d’exiger en complément une caution personnelle ou bancaire, surtout si le projet est jeune ou risqué.
Certains restaurateurs choisissent de déclarer leurs revenus sous le régime du bail commercial en revenu foncier ou BIC pour optimiser leur fiscalité. 💼
Clauses résolutoires et conditions de résiliation
La clause résolutoire prévoit la résiliation automatique du bail en cas de manquement grave (impayé, non-respect de la destination, nuisance).
Elle doit être précise pour être applicable. Le locataire doit également pouvoir résilier tous les 3 ans avec un préavis de 6 mois par acte d’huissier ou recommandé avec AR.
Les obligations spécifiques du bailleur et du locataire dans le cadre d’un restaurant
L’activité de restauration implique des responsabilités particulières pour les deux parties du contrat.
Au-delà des règles générales applicables à tous les baux commerciaux, certaines obligations doivent impérativement être clarifiées pour éviter tout blocage juridique ou opérationnel.
Obligations du bailleur : conformité des locaux, entretien, autorisations
Le bailleur est tenu de livrer un local conforme à la destination prévue. Dans le cas d’un restaurant, cela signifie :
que le local doit permettre l’accueil du public selon les normes ERP (Établissement Recevant du Public),
que l’installation d’une hotte à extraction est techniquement possible si la cuisson est envisagée,
que le règlement de copropriété n’interdit pas l’activité de restauration (ou l’usage des parties communes à cet effet).
Dans certains cas, des autorisations préalables sont exigées, comme lors d’un projet de bail commercial en sous-location pour partager l’espace avec une autre activité complémentaire. 🔄
Obligations du locataire : respect des normes, entretien, exploitation
Le restaurateur locataire est quant à lui responsable :
du respect strict des normes d’hygiène et de sécurité (arrêtés préfectoraux, normes HACCP),
de l’entretien courant des installations qu’il utilise (cuisine, ventilation, mobilier, etc.),
de la déclaration de son activité auprès des services sanitaires et éventuellement à la mairie.
Il doit également exploiter les lieux de manière effective et continue, sauf clause contraire.
Les erreurs courantes à éviter lors de la rédaction
Rédiger un bail commercial pour un restaurant ne se limite pas à remplir un modèle standard. Chaque oubli ou imprécision peut fragiliser le contrat et mettre en péril l’exploitation.
Voici les pièges les plus fréquents qu’il est crucial d’anticiper.
Oublier des clauses obligatoires
Certaines clauses sont légalement imposées ou fortement recommandées : répartition des charges, clause de résiliation, conditions d’indexation du loyer, liste des diagnostics obligatoires, etc.
Rédaction imprécise ou ambiguë
Des formulations trop vagues peuvent générer des conflits d’interprétation. Chaque terme doit être précis, circonstancié, et juridiquement clair.
Négliger les annexes indispensables
Un bail commercial valable pour un restaurant doit comporter plusieurs pièces annexes obligatoires : DPE, état des risques et pollutions (ERP), état des lieux, liste des charges, diagnostics techniques.
Sous-estimer l’importance de l’état des lieux
Sans état des lieux détaillé et signé, les lieux sont présumés remis en bon état. En cas de dégradations, c’est donc le locataire qui devra prouver le contraire.
Conseils pratiques pour une rédaction efficace
Un bail commercial bien rédigé est un gage de sérénité pour le restaurateur comme pour le bailleur.
Voici quelques conseils concrets pour sécuriser juridiquement votre contrat et anticiper les évolutions de votre activité.
Faire appel à un professionnel du droit
Même si de nombreux modèles gratuits circulent sur internet, aucun ne remplace l’expertise d’un avocat spécialisé en baux commerciaux.
Adapter le bail à l’activité spécifique du restaurant
Chaque restaurant a ses particularités : vente sur place, à emporter, horaires décalés, terrasse, nuisances possibles… Le bail doit préciser et encadrer ces spécificités pour éviter toute contestation.
Prévoir des clauses évolutives en fonction des besoins
Une activité de restauration évolue : agrandissement de la salle, changement de concept, revente du fonds, ouverture d’une franchise… Il est stratégique d’inclure des clauses adaptables.
Un bail commercial pour restaurant bien pensé permet d’anticiper ces évolutions sereinement. 📝

Conclusion
Un bail commercial pour restaurant bien structuré et adapté à l’activité de restauration est indispensable pour garantir la sécurité juridique et la pérennité d’un établissement.
En intégrant des clauses précises, des annexes complètes et en respectant les obligations spécifiques, bailleurs comme restaurateurs se protègent des litiges et optimisent leur collaboration.
Pour résumer : il faut penser à chaque détail – de l’extraction d’air aux normes d’hygiène – et anticiper les évolutions possibles de l’activité.
Chez Bailcom, nous savons que chaque projet est unique. Pour vous accompagner sereinement dans la signature ou la révision de votre bail commercial pour restaurant, nos avocats partenaires vous proposent un accompagnement rapide, humain et sur-mesure.
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